l’iPhone 4 et la logique de l’innovation version beta de Apple

L’iPhone 4, le vrai premier smartphone de Apple ?

Steve vient d’annoncer à la keynote du WWDC 2010 (La conférence des développeurs d’Apple) les caractéristiques du nouvel iphone, le iphone 4. Le nouveau téléphone d’iphone propose plus qu’une mise à jour. Apple va enfin lancer une version aboutie de son téléphone. Les nouveautés sont importantes : caméra HD en face avant, augmentation considérable de l’autonomie (6 h en mode web), augmentation très importante de la qualité graphique, ajout d’un gyroscope supplémentaire… les logiciels ne sont pas négligés : un nouvel OS multitâche, imovie pour monter directement les vidéos sur iphone, une application de chat vidéo… et cerise sur le gâteau, le prix va baisser.

Bref pas de quoi se plaindre, bien au contraire. Néanmoins je ne peux éviter de me poser la question. Les autres versions de l’iphone n’étaient elles pas des versions béta ?

Avez vous essayez d’utiliser plus de deux heures votre iphone 3G en mode web ou datas, impossible, la batterie tombe vite à plat. Et la vidéo, pas terrible ou absente jusqu’à maintenant. Il faut donc bien à Apple 4 versions pour enfin faire un vrai téléphone multimédias (smartphone).

C’est ce que j’appelle la logique de la version beta qui se généralise dans le monde du hardware.

Sortez des produits incomplets, presque inutilisables pour certains pour occuper le marché, en vous basant sur les fans qui sont prêts à payer l’innovation, et ensuite basez vous sur vos premiers succès pour faire le vrai produit fini. A la décharge d’Apple, il faut bien faire payer l’innovation au démarrage pour pouvoir la financer et avancer dans le développement par la suite. En plus, si les premiers iphones sont  en version beta au niveau des fonctionnalités, ils sont aboutis au niveau du fonctionnement, les précédentes versions ont rencontré peu de bugs ou de dysfonctionnements majeurs.

Conclusion, surtout, si vous n’êtes pas pressé, n’achetez pas l’ipad, je n’ose même pas imaginer ce que nous réserve Apple dans quelques mois pour la deuxième version (une caméra, 300 g en moins, un écran 3D ?). A moins que vous ne rêviez de lire vos livres sur ce bel écran. Apple a tout de même vendue 5 millions de livres en 65 jours.

Méfiez vous aussi des premières versions des véhicules électriques qui vont sortir cette année, je me demande si les constructeurs automobile ne sont pas en train d’adopter la même logique de la version béta.

La “prédiction market” au secours de l’innovation

On le sait c’est extrêmement difficile de prévoir la réussite d’une innovation. Il existe pourtant une méthode marketing qui a fait ses preuves aux États-Unis et qui semble peu connue en France pour des raisons culturelles. Alors la prédiction de marché, qu’est ce que c’est ? Une façon de faire évaluer le futur par la foule. L’idée est qu’une grande masse de personnes réalise des prévisions plus fiables qu’un petit groupe d’experts. C’est un marché sur lequel s’achètent et se vendent des paris sur le futur. Étant donné que sur un marché de prédiction les acteurs ne peuvent faire de l’argent en investissant dans un concept gagnant, ils sont incités à ne parier que sur des sujets qu’ils connaissent bien. Le plus souvent ces marchés sont constitués de monnaie virtuel. La prédiction market s’est construite autour du travail de James Surowiecki, pour ceux que ça intéresse son livre “La sagesse des foules” a été traduit en français

Ça marche apparemment très bien pour prévoir le chiffre d’affaires des films sur la Hollywood Stock Exchange. Le taux de fiabilité des prédictions serait de 93%. Ça a même bien fonctionné pour prévoir les scores aux élections américaines sur le Iowa Electronic Market. Alors pourquoi ne pas l’appliquer à l’innovation et essayer de prévoir les ventes probables d’un produit et service inovant ou tester des concepts d’innovation avant d’investir trop lourdement dans son développement ?

Si le principe semble simple, c’est pus dur à concrétiser. Il faut développer une plateforme ludique sous forme de jeu capable d’attirer des milliers de personnes. Ce que personne n’a encore fait en France. Alors à quand un énorme Serious Game de Prédiction Market ?

Pour en savoir plus :

La page Prédiction Market de Wikipedia

Une explication en vidéo par Infosurv (en anglais)

Clôture du forum Innovation et tourisme : quelles perspectives pour demain ?

J’ai pu assisté au forum Innovation et tourisme à Saint-Etienne le 23 et le 24 novembre 2009. C’est vraiment difficile de faire un résumé de ce forum qui a été riche en thème de discussions : de la réinvention au réenchantement de son offre, le paradoxe comme vecteur d’innovation, le mixage entre tourisme et culture pour innover, et les perspectives pour demain. Ce forum s’adresse principalement à des professionnels du tourisme qui se posent des questions sur leur métier et l’innovation. Le niveau de discussion était d’un très bon avec un mixage de témoignages et de réflexion sur les évolutions de notre société et leur impact sur le tourisme.

On peut voir sur le site de Rhône Alpes TV les vidéos de la conférence qui ont eu lieu dans le grand amphis. Ne ratez à la séance plénière de clôture sur la thématique sur les perspectives du tourisme par rapport aux évolutions de la culture de l’habiter, de la mobilité et du numérique et virtuel. J’y intervenais sur l’impact des environnement virtuel sur nos sociétés et notamment sur le tourisme, au côté de Léa Marzoff (Groupe Chronos) et Mathis Stock (Institut Universitaire Kurt Pösch à Sion).

J’ai exposé les changements qui s’effectuent dans les modes de pensées de la  génération Y et leurs conséquences sur le tourisme (de 25:46 à 33:30), la remise en question des catégories traditionnelles pour penser le réel et le virtuel et la construction identitaire dans les mondes virtuels (de 42:50 à 49:20, de 51:20 à 52:40 puis de 01:02:35 à 01:05:30).

Merci à Jean Mochon de l’agence la Belle Idée qui a été un excellent animateur de ce débat.

Innovations de Rupture : Innover pour créer et dominer un marché

Le forum Athena organise prochainement un nouvel atelier innovation sur le thème :

Innovations de Rupture : Innover pour créer et dominer un marché

Lieu : Telecom ParisTech, 46 rue Barrault, Paris 13

Date : 24 novembre 2009 de 18 h 30 à 20 h 30

Entrée gratuite, inscription obligatoire au Forum Atena

Résumé : pour une entreprise, l’innovation de rupture c’est créer et dominer un nouveau marché. C’est prendre une avance telle que les concurrents restent cloués sur place.
Le propre de l’innovation de rupture est de remettre en question le modèle mental accepté par l’ensemble des acteurs d’un marché. Ce renversement est possible parce que les marchés changent constamment.
Par exemple, de nouvelles technologies ouvrent la porte à de nouvelles applications. Les changements de société impactent les priorités des clients. Les préoccupations politico-économiques et environnementales modifient les comportements. Cette remise en question s’applique dans l’un au moins des trois domaines suivants :

  • Les besoins des clients : l’innovation de rupture satisfait des besoins latents qui n’étaient pas clairement exprimés jusqu’alors.
  • Le modèle économique : l’innovation repose sur un nouveau modèle économique apportant un meilleur rapport valeur / coût.
  • La structure du secteur : l’innovation propose une relation nouvelle entre les acteurs du marché : fournisseurs, partenaires et canaux de distribution.

Malgré ses avantages, l’innovation de rupture est difficile à mettre en œuvre par les entreprises. Elle demande de détecter les signaux faibles indiquant que le marché est prêt à une rupture. Elle rompt avec le confort des stratégies établies. Elle place les équipes de direction devant l’inconnu et l’incertain. Ces dernières ont l’impression d’être dans le brouillard.

Intervenant :
Benoît Sarazin, auteur du livre “Misez sur les ruptures du marché : 20 histoires d’innovation réussies”, consultant en innovation, est un spécialiste de la mise en oeuvre des innovations de rupture. Il viendra présenter des cas d’entreprises ayant réussi des innovations de rupture.

Forum Innovation et Tourisme & Culture

J’étais intervenu en 2007 au premier Forum Innovation et Tourisme & Culture à propos du tourisme dans Second Life. Les discussions étaient vraiment intéressantes. C’était aussi une occasion de rencontrer et de discuter avec les professionnels du secteur.

Cette année, j’interviens dans la séance de clôture sur le thème : quelles perspectives pour demain ?

Le 23 et 24 novembre prochain aura lieu la deuxième édition du forum Innovation et tourisme & Culture

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Innover avec des communautés d’utilisateurs

Thèse soutenue le 1er décembre 2009 :

Innover avec des communauté d’utilisateurs

Auteur : Guy Parmentier

Le jury était composé de :
Mme Valérie Chanal  – Professeur à l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble
M. Albert David  – Professeur des Universités, Université Paris-Dauphine.
M. Xavier Lecocq  – Professeur des Universités à l’IAE de Lille
M. Vincent Mangematin – Directeur de recherche à GAEL-INRA
Mme Caroline Mothe  -Professeur des Universités, Université de Savoie

Résumé : La thèse traite de la question : comment innover avec des communauté d’utilisateurs ? Les communautés d’utilisateurs jouent un rôle important dans l’élaboration et la diffusion d’innovations. L’utilisateur n’est plus seulement une source d’innovation mais aussi un acteur qui y participe directement. S’adresser à des communautés d’utilisateurs apparaît être une solution pour intégrer les utilisateurs dans les processus d’innovation des entreprises. Cependant, l’innovation risque alors d’être tellement éloignée du positionnement stratégique de l’entreprise et de son business model qu’elle perd ainsi toute valeur pour l’entreprise.
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Business model et innovation chez Apple

Apple fait partie de ces entreprises qui ne connaissent pas la crise. Elle affiche une forme olympique : explosion des ventes de iphone, presque 20 millions d’appareil à ce jour, légère régression des ventes de micro sur un marché qui baisse fortement, forte progression des bénéfices, +15 % au premier trimestre 2009. La progression continue en 2010, Apple aurait vendu plus de 14 Millions d’iPhone les trois premiers trimestres de 2010.

Il est donc intéressant de s’interroger sur les clefs de ce succès, un savant mixage d’innovation technologique et d’innovation de business model. D’autant plus que contrairement à d’autres sociétés Apple ne base pas du tout son innovation sur le principe de l’open innovation, et sur les attentes des clients, s’éloignant ainsi très largement de la théorie du Lead User.

L’innovation continue chez Apple

L’innovation continue, même dans les périodes de difficultés. Entre 2001 et 2004, alors que les ventes de Macintosh et les bénéfices baissaient fortement, l’effort d’investissement sur l’innovation continuait de progresser. C’est un point important, la très grande majorité des entreprises qui connaissent des difficultés réduisent les investissements en R&D.

Une innovation de business model

Apple n’innove pas seulement sur le plan technologique mais a mis en place de véritable innovation de business model. Au lancement de iTunes, la presse était assez critique. Et pourtant, toute l’industrie a du s’y mettre, c’est même aujourd’hui peut-être le seul rempart contre le téléchargement illégal de musique. Apple ne vend pas en effet de la musique mais offre un service sécurisé et agréable à utiliser de mise à disposition de musique. Comment vendre quelque chose qui est devenue gratuit ? En le faisant mieux que le gratuit. Même principe pour l’App Store, comment lutter contre la gratuité de l’Open Source ? A terme les revenus issus de la distribution de logiciels tiers peuvent devenir aussi importante que la vente des appareils. Bien sur, à près de 1 milliards de téléchargement en quelques mois, un ratio de 1 à 1o entre les programmes gratuits et payants, et un prix moyen de 2,65 $, Apple ne devrait engranger que 300 millions de $ cette année avec App Store. Ce qui est négligeable au regard de son chiffre d’affaires globale. Mais imaginez 100 millions de iPhone et le développement d’applications professionnelles plus chères, la donne risque de changer. Apple a centrée son business model sur le mise en place d’une véritable plate-forme multi-face. Une telle plateforme met en relation les acteurs de l’industrie des contenus, des télécoms et de l’informatique : producteurs de musique et de films, éditeurs et développeurs de logiciels, éditeurs de jeux, opérateurs télécoms. Apple devient ainsi un intermédiaire pour l’accès à un marché soutenu et contrôlé par son écosystème technologique.

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Journée d’étude Financement de l’innovation

L’ASPROM (Association pour la Promotion des Microtechnologies) organise une journée d’étude sur le financement de l’innovation. En ces temps difficile, il est toujours utile de recueillir le maximum d’information sur ce thème. Seront abordés le CIR (Crédit Impôt Recherche), le Statut JEI (Jeune Entreprise Innovante), la loi TEPA, les leviers pour l’international, la collaboration entre PME et grands groupes

Date : 23 juin 2009

Lieu : Grand amphithéatre de l’UIMM, 56 avenue de Wagram, Paris 17.

Participation aux frais : 75 € HT pour les PME de moisn de 250 personnes

Inscription

Peut-on innover en temps de crise ?

L’avalanche de séminaire prévu aux mois de mai et juin sur ce thème montre bien que l’innovation est encore une préoccupation en temps de crise. Néanmoins, même si j’ai écris un article pour montrer que la crise a un effet positif sur l’innovation, se pose la question de comment innover en temps de crise.

A priori, en temps de crise, la difficulté d’innover est renforcée par :

– Une baisse des prix ou du moins une pression vers la baisse des prix. Ce qui laisse beaucoup moins de marge pour les entreprises, donc moins d’auto-financement. Une baisse de l’autofinancement n’est pas favorable à l’innovation.

– Une plus grande difficulté à prendre un positionnement différenciateur. En effet, en général, une innovation s’adresse lors de son lancement à une niche, des individus ou entreprises qui ont les moyens de payer le surcoût de l’innovation, ou du moins qui sont prêts consacrer une partie de leurs revenus pour l’acheter. Ces niches sont plus rare ou la possibilité de les créer est plus difficile en temps de crise

– Le financement externe à l’entreprise est plus rare. Les banquiers, déjà réticent à financer l’innovation en pleine croissance, le seront encore plus en temps de crise

– De plus, les grandes entreprises ont tendance a plus rémunérer les actionnaires, justement parce que le financement bancaire est rare, ce qui leur réduit encore plus leur capacité d’auto-financement

Alors que faire ? Lire la suite →

Direction de l’innovation : quelle place dans votre entreprise ?

La société I-Nova organise un après-midi d’échanges le lundi 15 juin sur le thème :

La direction de l’innovation : quelle place dans votre entreprise ?

Lundi 15 juin, de 14 h 30 à 17 h 30 à Paris, près de la tour Eiffel

J’ai participé il y a deux ans à un de leur séminaire et j’ai trouvé la présentation et les débats très intéressants. I-Nova propose une suite logiciel de management des idées et de l’innovation pour favoriser le développement de l’innovation au sein des entreprises.

Aujourd’hui les directeurs innovation et les responsables R&D partagent tous les mêmes challenges et interrogations :

  • Comment faire de l’innovation un métier réellement reconnu dans l’entreprise ?
  • Comment convaincre la Direction Générale de renforcer les ressources de l’innovation ?
  • Comment maîtriser le budget de l’innovation ?
  • Comment exploiter les tableaux de bord et les indicateurs ?
  • Comment communiquer dessus ?
  • Comment construire un réseau d’innovateurs solide et durable ?

SHELL GameChanger et Groupama témoigneront de leur expérience et I-Nova présentera  sa vision du Front End of Innovation et les dernières évolutions de son logiciel.

Public ciblé : Directeur et responsable innovation, directeur et responsable R&D, directeur général, collaborateur des équipes innovation et R&D

Participation sur inscription